Une longue Histoire
Selon les sources écrites, notre village est connu depuis plus de 1000 ans, son nom apparaît depuis 1115. De nombreuses formes se succèdent : Chassegneya en 1200, ecclesiam sancti Stephani de Cassagnolis en 1212, Chassignoles en 1648... L'existence du village est obligatoirement antérieure à l'église mentionnée en 1212, comme le révèle la toponymie.
Le nom de Chassignolles provient du gaulois Cassanoialo, toponyme composé de Cassanos, désignant le chêne, auquel est associé le suffixe, ialo, traduit par : lieu, endroit, clairière. Cassanoialo signifie donc le pays du chêne ou la clairière des chênes. Une transmission du nom orale et des lois linguistiques expliquent son évolution vers Chassignolles. Elles expliquent aussi comment cassanos a donné notre châgne du Berry et le chêne de France.
Selon A. Dauzat, une appellation en ialo correspond aux premiers défrichements. Cette hypothèse est en parfait accord avec la présence de Mareuil, un quartier du bourg dont le nom provient de Maroialo, association de l'adjectif gaulois, maros (=grand), à ialo. Ainsi, Mareuil peut se traduire par : endroit grand, la grande clairière. Au final deux appellations renvoient donc à une origine gauloise.
Ajoutons que cette interprétation est parfaitement compatible avec le paysage de la commune où le chêne pousse naturellement dans les bouchures, dans les nombreux bosquets et le bois de Villemort.
Ces deux toponymes en ialo ne permettent pas d'affirmer que l'occupation de Chassignolles est d'origine gauloise. Il ne faut jamais confondre origine du nom et origine du lieu. L'utilisation de noms composés à la manière gauloise s'est poursuivie après la conquête romaine, car le peuple n'a évidemment adopté le parler latin que progressivement. Nous en avons la preuve à Chassignolles avec la formation hybride, Busserolles, où un mot latin, buxus, a été associé au suffixe gaulois ialo, pour former un toponyme tel que : Buxoialo, endroit buissonneux, d'où dérive Busserolles.
En conclusion, une origine gallo-romaine de Chassignolles, aux premiers siècles ap. J.C, est donc fort probable.
Il existe un autre Chassignolles en Haute-Loire.
Ce toponyme est du plus grand intérêt car il nous invite à un voyage de 5000 ans dans le passé. Pierrefolle signale la présence d'un mégalithe ou d'une pierre naturelle qui sort de l'ordinaire. Ici, cette pierre existe toujours, sa taille est impressionnante : hauteur de 2.30m, épaisseur de 1.50 m à sa base, jusqu'à 4.50m de longueur. Trois raisons amènent à penser qu'il s'agit d'un monument mégalithique :
- sa position en équilibre instable n'est pas naturelle ;
- une face montre un faciès de ruptures fragiles, l'autre est érodée ;
- son orientation, elle "regarde" le soleil levant. Elle est alignée sur 12h solaire.
Les spécialistes consultés n'expliquent pas sa présence : ni dolmen, ni menhir ! Restent une borne en limite d'un territoire, une tombe, un lieu de culte, un calendrier, une simple carrière de pierres, autres ?
Les mégalithes de France datent de -1500 à -4500 ans av. J.C ; ces constructions révèlent la présence d'une société sédentaire organisée dotée d'un chef capable de motiver tout l'effectif nécessaire à l'érection de tels monuments.
Images prises à l'équinoxe :
1 - au soleil levant à 6h solaire ;
2 - la face "Est", à 12h solaire ;
3 - à 12h solaire, l'ombre montre l'alignement du soleil.
En conclusion, il apparaît qu'une présence humaine existe depuis fort longtemps dans la région, que l'origine du peuplement de Chassignolles dès l'époque gauloise est possible. Seules des preuves archéologiques permettraient de trancher. Sur ce point, nous trouvons dans certains champs de la commune des fragments de tegulae, tuiles romaines à rebords caractéristiques.